lundi 27 octobre 2014

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mardi 25 mars 2014

Mbaye Ngom en action dans "Xaar Yalla

Xaar Yalla («En attendant Dieu» en wolof) est un paradoxe


Xaar Yalla («En attendant Dieu» en wolof) est un paradoxe. Et on adore les paradoxes ! A la fois symptôme et remède de nos inextricables conflits Nord-Sud, la pièce du Sénégalais Younouss Diallo tire à boulets rouges sur les Blancs comme les Noirs, déterrent les indécrottables clichés qui empoisonnent notre rapport à l’Afrique, mais sans s’en extraire totalement. Tout comme la plateforme culturelle que Younouss Diallo a fondée au Sénégal - FOTTI - pour frotter les pratiques théâtrales locales à la démarche d’artistes internationaux, dont les Belges Fabrice Murgia, Armel Roussel, ou encore Agnès Limbos, sa pièce confronte les univers, en l’occurrence celui de jeunes Sénégalais jouant de la débrouille pour survivre et celui d’un Français, venu chercher un sens à sa vie en Afrique.
Avec une féroce ironie, les comédiens brossent des portraits sans concessions, depuis ce jeune père, Kroutchev, à la recherche d’un bélier pour célébrer le baptême de son enfant, quitte à se ruiner pour honorer un rituel musulman sénégalais, jusqu’à Giscard, jeune bobo d’Île de France traînant sa luxueuse mélancolie au milieu de la misère africaine. Il y a encore Castro ou Thatcher, qui jonglent avec leurs propres galères et contradictions, entre les petits boulots foireux. Dans un décor de pièces détachées pendouillantes, qui évoque à merveille leur quotidien fait de bouts de ficelles bricolées, les comédiens se livrent avec une farouche énergie, explosives boules de nerfs éructant leurs frustrations face à un pays englué dans ses difficultés.
Les saillies tranchent à vif sur le fatalisme ambiant, le joug des traditions et de la religion, l’entraide sacrifiée au sacro-saint règne de l’argent, et ce foutu sentimentalisme mal placé des Occidentaux, doublé de leur héritage colonial empoisonné. Tout y passe dans des dialogues puissants, qui tirent un peu vers la pièce à thèse, mais bousculent salutairement nos bonnes consciences pantouflardes. Mais c’est surtout la musique, en directe, de Guillaume Saurel qui lacère l’ensemble avec brio, extirpant la pièce de son folklore local pour l’emmener dans des ambiances électriques, comme des pulsions hallucinées se superposant aux battements de cœur déjà furieux de cette jeunesse enragée.
Il y a une force irrésistible dans ce portrait impétueux d’un Sénégal qui se bat avec la rage d’un bélier sur le point d’être aveuglément sacrifié. Et si l’opposition Blancs/Noirs y apparaît un peu dépassée, Xaar Yalla reste un périple sacrément décapant.
http://mad.lesoir.be/scenes/85706-xaar-yalla/
CATHERINE MAKEREEL